Le Barbier de Seville
L’originalité du Barbier de Séville n’est pas dans sa matière. Celle-ci est au contraire empruntée à de nombreuses œuvres antérieures et relève d’une tradition comique éprouvée qui ne craint pas la banalité.
Beaumarchais, dans cette pièce, n’est pas qu’un auteur burlesque, Il s’empare de la comédie, joue de ses codes, mais au deuxième degré, et il en profite pour faire passer déjà quelques messages à caractères plus socialement et politiquement engagés.
Comment cette simplicité évite-t-elle la banalité et trouve-t-elle la saveur ? Pour le comprendre, il sera nécessaire de discerner, derrière la pureté de lignes qui est la principale vertu dramatique de la pièce, des glissements et des habiletés peu visibles. Certes, l’intrigue est très aisée à définir dans son ensemble. Un seul but : celui d’Almavina, secondé par Figaro. Un seul obstacle : Bartholo. Même simplicité dans le dénouement, qui est atteint dès qu’est connue l’identité d’Almaviva, puisqu’il est impossible de s’opposer à un si grand seigneur, qui a d’ailleurs respecté les formes juridiques. Nécessaire, complet et rapide, ce dénouement obéit aux traditions les plus classiques. Il en est de même pour l’exposition, qui est claire, naturelle, contenue dans un bref premier acte où elle est déjà mêlée aux premiers éléments de l’action. Les péripéties, peu nombreuses, sont exploitées pour tous leurs retentissements psychologiques et comiques. Elles sont liées aux déguisements du Comte, en soldat, puis en musicien, à l’arrivée inopinée de Bazile au troisième acte et à l’exploitation que tente de faire Bartholo de la lettre écrite par Rosine au Comte. Les deux derniers cas mettent en valeur, selon le conseil de Diderot, une opposition comiques entre les caractères et les situations. Le temps et le lieu sont strictement limités : la pièce dure moins de vingt-quatre heures et se joue dans deux lieux contigus, la rue devant la maison de Bartholo et l’intérieur de cette même maison.
Toutefois, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que cette simplicité, fondement de la parfaite lisibilité de la pièce, est obtenue par des moyens parfois complexes. Ainsi, l’appartenance des personnages aux deux camps opposés n’est pas simple. Figaro se met dès le début au service du Compte, mais il conserve ses entrées dans la maison de Bartholo, et celui-ci, tout en se méfiant, croit pouvoir compter sur lui dans une certaine mesure. Le barbier glisse donc vers la fonction de traître, pour laquelle le théâtre de Beaumarchais a toujours manifesté une prédilection. Plus objectivement encore, Bazile est un autre traître. Payé, mais insuffisamment, par Bartholo, il finit par céder à la générosité supérieure du Comte. Le redoublement de cet effet de traîtrise assure, certes, la victoire d’Almaviva, mais lui pose aussi des problèmes difficiles, par manque de concentration. Il n’y a jamais aucune confrontation entre Figaro et Bazile.
Pour l’essentiel, la pièce est et veut être une comédie. Beaumarchais a renouvelé un sujet dont la matière est très banale en lui insufflant une gaieté qui fut saluée comme une grande nouveauté, car elle manquait cruellement aux comédies de la génération antérieure.
Le Vaucluse Matin – Une mise en scène impertinente et ô combien… pertinente de Gérard Gelas ! Une habile scénographie servant de cage dorée pour un joli rossignol (Rosine) et pour le faire chanter, un trio de jazz, car quand Beaumarchais dit « ayons l’aire de jaser », Gelas lui répond « ayons l’air de jazzer ». Serait-ce de l’irrespect ? Non, tout simplement du bon goût, surtout quand les musiciens sont habilement mêlés à l’action, quand ils répondent subtilement à propos et aux propos. […] La direction d’acteurs est soignée jusque dans les plus petits rôles. Et Guillaume Lanson est surprenant de facéties, de légèreté et donne au personnage la gouaille et l’impertinence du sieur Beaumarchais, quelle belle surprise ! Alors, de ce spectacle, on attend la suite. Un petit mariage nous ravirait. Mais en attendant profitons de ce réjouissant Barbier, car « Qui diable y résisterait ? – Sophie BAURET
La Provence – […] Beaumarchais, l’aristo-aventurier, trousse là une comédie extraordinairement efficace, dans une langue étincelante, débordante de vie et d’esprit plébéien, d’une folle gaîté. Une Vraie comédie musicale ! Une comédie impertinente et magnifiquement enlevée par une mise en scène et des interprètes miraculeusement légers, comme habités par Offenbach, avec trois musiciens qui exécutent en direct une composition de Sergio Rodrigues, dont les rythmes jazz, andalous, tango, java ou comédie américaine accompagnent les péripéties de l’action. […] – Danièle CARRAZ
Théâtre
QUI
Texte
Beaumarchais
Mise en scène
Gérard GELAS
Avec
Cathy Baccega,
Joël Delsaut,
Guillaume Lanson,
Roger Francel,
Marc Olinger,
Bernard Varin
Décor et costumes
Daniel JASSOGNE
Musique
Sergio Rodrigues
Musiciens :
Sergio Rodrigues,
Eugène Bozett
Laurent Payfert
Coproduction
Théâtre des Capucins Luxembourg
Théâtre du Chêne Noir – Avignon
COMBIEN
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