Pour cette création 2016, le théâtre du Kronope s’empare d’un véritable mythe du 20ème siècle et en profite pour revenir à ses primes amours, l’univers noir du polar.
Dans le sud-ouest de l’Angleterre, la malédiction qui met aux prises un chien terrifiant et la famille Baskerville provoque la terreur des habitants de la lande de Dartmoor et la confusion des enquêteurs de Scotland Yard à Londres. Dans son appartement du 221B Baker Street, Sherlock Holmes supporte de moins en moins la médiocrité de ses contemporains et les sollicitations quotidiennes et incessantes de l’inspecteur Lestrade. La coupe est pleine lorsque débarque chez lui un journaliste qui souhaite faire un reportage exclusif sur le célèbre détective. Holmes sombre alors dans une crise de démence qui le mène à être interné dans un asile psychiatrique. Le fidèle docteur Watson n’admet pas de voir son compagnon réduit à l’état de légume et s’évertue à le stimuler en retricotant avec lui l’enquête du chien des Baskerville. Ce bedonnant Ecossais aux airs de clown forme avec Sherlock un duo comique dans la plus pure tradition théâtrale, au coeur d’une épopée qui les mènera jusqu’au manoir des Baskerville, dans un univers à la fois féérique et cauchemardesque que Tim Burton n’aurait pas renié. Le fil ténu entre réel et irréel sur lequel déambulent les personnages de cette intrigue, la folie poétique et scientifique de Holmes, l’errance d’un criminel échappé sur la lande, et la présence inquiétante d’un chien colossal aux babines dégoulinantes confèrent à cette oeuvre une dimension fantastique et surréaliste à laquelle le Kronope apporte son esthétique si singulière.